Chopin - Etude n°7
 
 

 

  Chili

Île de Pâques

Isla de Pascua - Easter Island - Rapa Nui
27°07' S / 109°22'W


Les sept voyageurs


Les Polynésiens, maîtres du Grand Océan, ont navigué pendant des siècles dans ce triangle de 7000 kms de coté,  grâce au soleil  et  aux étoiles, et une  bonne connaissance des vents, sur des pirogues multicoques robustes.


Île volcanique, 23 kms de long, avec un gros volcan à chaque coin du triangle, et plusieurs autres petits cratères qui lui donnent sa forme vallonnée.


Le petit port d'Hanga Roa à l'ouest , seule agglomération de l'île, accès difficile par la mer, mais  devenu paradis des surfeurs.


Le premier européen, un navigateur hollandais, Jakob Roggeveen, le jour de Pâques (5 avril 1722), puis nombreux navigateurs suivirent (Cook, La Pérouse).


Qui ? Pourquoi ? Comment ?
Beaucoup de questions restent en suspens. Des Polynésiens venus de Mangareva (Gambier) ou des Maoris de NéoZ entre 800 et 1200 selon plusieurs hypothèses. Pourquoi ont-ils érigées ces statues colossales ? Principalement le long des côtes. Pourquoi à la fin du XIXe étaient-elles toutes renversées ?



La tradition orale dit que Hotu Matu'a, le premier, débarqua avec ses 6 fils sur l'unique plage d'Anakena à l'est, et en fit sa résidence. Peu à peu les familles ou lignages (ancêtre commun), s'établirent et se répartirent les terres. Chaque lignage avait son ahu, lieu de culte et de sépulture, sur lequel étaient érigés les moai, statues de ses ancêtres divinisés, qui exprimaient la puissance et le prestige de chaque famille.


Sur les flancs du volcan Rano Raraku, la carrière d'où étaient extraits les moai, 887 en tout, dont 288 transportés et érigés, 397 restés dans la carrière et 92 en cours de transport disséminés sur l'île.


Un moai en cours d'extraction et un autre en cours de finition, tout cela avec des pics de pierre (toki).  Fabriqué selon un code, mais tous différents. En moyenne de 3 à 7 m, pesant plusieurs dizaines de tonnes, le plus petit moins de 2 m, le plus grand 21m.


Descendu allongé sur l'herbe jusqu'à une petite fosse qui permettait de le relever et ensuite de le transporter jusqu'à un ahu parfois sur plus de 10 kms sans le briser.
Horizontalement ou verticalement ? Une des dernières thèses d'un archéologue local serait de le mettre debout et le faire pivoter sur un coté puis sur l'autre.


Ce merveilleux site laisse l'impression étrange d'une activité interrompue pour on ne sait quelle raison alors que les commandes ont été honorées, les moai  en attente, puis plus rien.


Là sur la plage d'Anakena, l'Ahu Nau Nau, une plateforme les attendait pour être érigés, ensuite coiffés (à partir de 1200) du pukao, coiffe ou chevelure, et alignés le dos à la mer, pour protéger les maisons de la famille. Au fond à droite, l'Ahu Ature Huki, avec un seul moai de facture plus ancienne, redressé en 1956 par Thor Heyerdahl.


Devant étaient les ossements (séchés puis nettoyés) des arikis (chef de famille) et des dignitaires, et derrière les cendres des autres membres de la communauté incinérés. On a découvert ici que les moais n'étaient pas aveugles.


Dans le sable de la plage d'Anakena, découverte par une archéologue chilienne d'une sclérotique de corail blanc agrémentée ici d'une pupille de tuf rouge, précieusement conservée au musée de l'île.


L'appareillage des murs de soutènement, constitués d'énormes blocs remarquablement ajustés (Ahu Vinapu).


La carrière des pukao, dans le petit volcan de Puna Pau,  en scories rouges tendres, dont l'activité, elle aussi, semble avoir été suspendue.


Très impressionnant, l'Ahu Tongariki, 15 moai alignés, le plus vaste.


A la suite de guerres de clans (XVIIe), de tremblements de terre (terramoto) ou de tsunamis (maremoto), comme celui de 1960, ou un changement de croyance, plus aucun moai n'était debout. Quand le premier européen débarqua en 1722, le hollandais Jakob Roggeveen, les moai étaient encore debouts, quelques décades plus tard, ils étaient renversés.


C'est une association japonaise et les dons d'un fabricant de grue japonais
"Tadano redresse même l'histoire"
qui entreprit la restauration de ce site en 1992.


Inscrits depuis 1996  au Patrimoine Culturel de l'Humanité


L' Ahu Tahai à droite, avec un seul moai très ancien et à gauche, l'Ahu Vai Uri supporte 5 moai tous différents.


Derrière le moai de l'Ahu Tahai, l'Ahu Kote Riku avec son moai surmonté d'un pukao et le seul doté d'yeux (peints à la demande expresse de Paris Match)


L'Ahu Akivi avec les 7 explorateurs envoyés, d'après la légende, en reconnaissance par Hotu Matu'a avant sa venue


L'Ahu Akivi, au centre de l'île, le seul dont les  moai sont tournés vers la mer, restauré en 1960 par Mulloy et Figueroa, qui a la particularité à chaque équinoxe de faire face au soleil.


Sur la côte sud, toute une série d'Ahu, dont les moai on été manifestement renversés, Ahu Vinapu, Ahu Akahanga, Ahu Hanga Tetenga.


Signe de combats, de révolte, de changement, de nouvelles croyances ?


Comme ce moai de petite dimension et en larmes aujourd'hui déposé.


Le cratère du volcan Rano Raraku, 1600 m de diam. et 200 m de profondeur, au fond un petit lac couvert de totora (joncs)...


Bordé d'un à-pic sur l'océan Pacifique...


...et du village cérémoniel d'Orongo, postérieur aux Ahu et Moai,  les murs en pierre sèches, les toitures recouvertes de terre,  portes basses et minuscules.


Les 3 petits îlots, Motu Nui, Motu Kao Kao et Motu Niti, sous le cratère et le village d'Orongo


Au-dessus des îlots, en prolongement d'Orongo, de nombreux pétroglyphes représentant Make Make, le dieu tout-puissant, et l'homme-oiseau. Le culte de l'homme-oiseau a certainement remplacé celui des Ahu/Moai.


La grotte marine, Aka Ana Tangata, avec des peintures représentant l'homme-oiseau.


Chaque année, celui qui le premier rapportait de l'un des 3 îlots un oeuf de sterne, était nommé l'homme-oiseau, et gagnait la considération de ses sujets et sans doute un certain nombre d'avantages pour l'année.


La plage d'Anakena, avec ses 2 ahus et ses cocotiers, décor enchanteur...


Un dernier mot sur les chevaux (3000) en liberté sur l'île,  mais qui pour leur malheur attrapent une maladie donnée par  une herbe (lupin) qui les déciment.


Que va devenir cette île ? 4000 hts dont 1/3 de Chiliens et Européens, une seule ressource le tourisme (50.000 l'an), un tourisme un peu sélectif (vie chère), mais qui peut-être la préservera avec l'aide des associations culturelles et l'état Chilien d'une surpopulation qui fut néfaste dans le passé (vraisemblablement à l'origine des guerres de clans).

Si vous voulez en savoir plus sur ce sujet, consultez la fiche pays de
 Wikipedia


Musique: Chopin - Etude n°7
 violoncelle Aleth Lamasse, piano Daria Hovora de Forlane